LES VILLAGES

Notre commune compte 73 villages répartis sur une superficie de 2500 ha. Plusieurs d'entre eux ont marqué de manière significative l'histoire de la commune, soit en raison de leur appartenance à des familles bourgeoises, soit en raison de leur conflit avec l'ordre établi.
Les villages rendent le paysage d’Ussac unique. Leur nombre, l'environnement qu'ils ont modelé, la foultitude d’éléments patrimoniaux qu’ils abritent en font une composante essentielle de la commune.
Le village du Bos se trouve en haut de la vallée. Superbe, installé en amphithéâtre orienté vers l’ouest. On trouve également des constructions modernes très disparates.

La Boulie possède plusieurs beaux ensembles. En remontant la vallée des Plagnoles, le long du Ridoulet, on traverse un paysage impressionnant par sa végétation et sa topographie.

A Bouynat se trouve un petit village en partie réhabilité, comprenant quelques bâtiments remarquables. On relève beaucoup de détails architecturaux et une petite croix en amont du village.

La Chanourdie
Nous savons simplement de ce village qu'il a appartenu à la famille Brusly.

La Chassagne
Le domaine de la Chassagne a été donné par la famille Malefayde, seigneurs de Saint-Viance, à l'abbaye de Tulle vers 1130. En 1231, Raymond IV de Turenne se portait caution pour un de ses vasseaux, le Chevalier Aymeric de la Chassagnac, qui devint alors propriétaire du domaine. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les Sauvezie (famille noble originaire de Voutezac) sont les seigneurs de la Chassagne (Marie Christine de Sauvezie, Dame de la Porte et de Chassagne, Vicomtesse du Saillant, Baronne d'Ussac et du Vergy).

Chaumont
En 1704, le Marquis de Lasteyrie du Saillant, vicomte de Comborn, vendit à Sieur Pierre Bergeron, Capitaine d'infanterie au régiment du roi des rentes sur Chaumont et la Rode. Enfin, il céda ses fiefs appelés Chaumont, Magnac et la Rode au Vicomte de Turenne, Baron de Malemort.
Le village de Chaumont se développe le long de la route de Donzenac au Vergis. Il occupe une crête et domine des pentes en nature de prairies vers l’ouest, de prairies et de vergers vers l’est dans un paysage bocager. Chaumont contient de beaux ensembles. Certaines cours ont gardé leur empierrement. Il subsiste dans le village des activités agricoles. Ici aussi de petits jardins entourent la zone bâtie.

La Goutte
Seigneurie de la famille de Bar, d'origine très noble depuis 1084. Elle avait privilège de sépulture au Moustier de Tulle. Antoine de Bar, écuyer, Seigneur de la Goutte en 1661, fit alliance aux De Miramont de Chadebec.

La Grafeuille
Du nom latin « agrefolium », ce village qui avait fait don de vignes à l'abbaye de Tulle en 1904, faisait partie de la seigneurie de la Maison de Bas.

Le Griffolet
La famille Griffolet, dont la Seigneurie était représentée par  un « losange d'or et d'azur » possédait un château avec une chapelle domestique. Cette noble famille offrit la châtellerie du Griffolet à l'évêque de Limoges le 26 janvier 1624. Les Griffolet comptent dans leur descendance un Capitaine
des Chasses en Limousin (1660), un Capitaine d'infanterie au régiment de Champagne (1669), un Lieutenant-Colonel dans le régiment de Cosnac aux Chevaux légers ainsi qu'un maître de chambre des Ambassadeurs ordinaires et extraordinaires à la cour de Rome. Cette famille avait de hautes alliances comme les familles Bar, Sahuguet, Cosnac, d'Escorailles.

Lintillac , jadis Lentillac, très ancien village de la commune, a eu l'insigne honneur d'abriter, au VIIème siècle Saint-Viance lui-même, régisseur en ces lieux des biens du Duc Beraud d'Aquitaine. La chronologie des évêques de Limoges nous apprend d'autre part que dès l'an 700, l'église de Lintillac était comprise parmi celles du diocèse. Il y avait donc une paroisse plus ancienne que celle d'Ussac. Il y eut donc très tôt comme à Ussac, comme à St Antoine les Plantades, un monastère et un prieuré et par conséquent une chapelle ou un église.
Au XIIème siècle, le domaine de Lintillac passe aux mains des bénédictins d'Uzerche qui léguèrent sur place un prévôt. La prévôté avait donc une chapelle dédiée à Saint Madeleine. Chapelle et monastère furent confiés à l'abbaye d'Uzerche par le pape et l'évêque de Limoges.
Suite à un conflit entre la prévôté et les chapelains d'Ussac, l'affaire fut portée devant l'évêque de Limoges et certaines conventions furent ratifiées de 1158 à 1161. En voici l'essentiel : « Lintillac aura sa chapelle et son cimetière mais les chapelains d'Ussac en seront nommés curés à perpétuité. »
Cette seigneurie avait pour seigneur la maison du Griffolet et possédait une maison noble dès le XVIIème siècle qui fut vendue aux Salviac de Vielcastel.
Le village de Lintillac domine trois vallées et la vue porte loin tant vers l’est que vers l’ouest. Ce gros village au bout de la chaîne des coteaux constitue l’interfluve entre le Clan puis le  Maumont et la Vézère. On y rencontre de très beaux ensembles et l’on note de belles réhabilitations. A l’entrée nord du village, face à la chapelle, demeure un bel espace bordé de bâtiments qui évoque un couderc, un espace commun d'activités agricoles. En amont et en aval du village, on remarque quelques constructions hétéroclites, plus ou moins modernes. Le village est frangé de petites parcelles cultivées en jardins.

Magnac semble prolonger Chaumont et lui ressemble en plus petit.

Le Puy Brûlé est également un beau village dominé par des cultures, des vignes et des arbres fruitiers comme les cerisiers. Quelques constructions modernes ont été édifiées en périphérie.

Le Ridoulet
Il s'agirait du repaire noble des familles Lasteyrie et Loubriac au XVIIème siècle. En 1603, Loubriac a eu bail du roi pour rendre la Vézère navigable.

Saint-Antoine les Plantades est superbement placé et domine largement le paysage environnant.
Les plantades : au Moyen-âge, des plantations de vigne étaient alignées, d'où le nom du village.
Ce lieu dépendait depuis le XIIème siècle de l'ordre des Antonins. Cette commanderie de Saint Antoine de Viennois comprenait une chapelle avec un T (signe de l'ordre), un château ou maison du commandeur qui faisait office d'hôpital et au sein duquel les religeux vivaient pauvrement.
Le village détenait un privilège spécial du Vicomte de Turenne. En effet, Saint-Antoine n'était pas tenu pour fournir le gîte et les vivres aux troupes royales, ceci grâce à une exemption au logement, du Duc de Ventadour, Gouverneur du Limousin. Cela n'empêcha pas le 2 août 1635, une troupe de passage à se présenter  devant le village pour se faire héberger avec, à l'appui, une lettre de recomandation du duc de Ventadour. Les habitants évoquèrent « le droit d'exemption au logement », s'opposèrent à l'entrée des soldats, mais ceux-ci ripostèrent, entrainant des affrontements sévères.
Dès le retour des émissaires de Brive, le secrétaire du Duc de Ventadour déclarait au nom de son maître que ce village devait être exempt de logement.

Les Saulières
Prieuré du patronage de Saint Jean-Baptiste dont l'origine doit remonter au XIIème siècle et qui appartenait à la famille de l'Artige.
Vers la fin du XVIIème siècle, le couvent fut uni au Collège des Jésuites de Limoges.
Habité par une petite communauté de frères, le prieuré perdura jusqu'à la révolution et fut livré au pillage.

Sirogne
La dénomination du lieu-dit « Sirogne » vint du nom de la déesse Gauloise « Sirona », patronne des sources.
En 1319, Aymard Lafaurie, notaire à Brive, obtint de Girbert de malemort des rentes sur Sirogne. Suite à une cession des droits  de la Maison de Turenne, la Seigneurie de Curemonte et la Maison de Cosnac ont acquis des droits. En 1741, les Seigneurs de Sirogne sont des Amelin. En 1813, s'ouvre un procés en justice des habitants de Sirogne (qui dura plusieurs années) contre le refus de la famille Serre de Saint Antoine les Plantades pour l'ouverture d'une route au sud du village à propos d'une servitude. Sirogne perdit le procès. En 1871, le conseil municipal déclara le chemin public.
Sirogne est divisé en deux parties : l’une haute, composée de maisons modernes installées de façon linéaire le long de la voie et pourvues de haies qui bloquent toute vue. L’autre, basse, représentant un magnifique hameau ancien, comprenant de très beaux ensembles alignés sur une rue étroite. On remarque, ici et là, nombre de témoignages du petit patrimoine rural, tels que travail, escaliers extérieurs, détails d’architecture. Par les échancrures entre les bâtiments, on saisit de très belles vues vers l’est et l’ouest tout comme vers le sud.